Mines de plomb argentifère.
Introduction :
C’est au 18ème siècle que l’histoire de l’exploitation des mines de plomb argentifère commence en Bretagne.
A cette date, la Bretagne produit à elle seule les 2/3 de la production nationale de plomb.
La galène est le minerai de plomb le plus abondant. Il contient souvent des quantités d’argent.
Le plomb argentifère, de couleur gris-bleu, est un métal mou qui contient de l’argent. Le problème pour l’organisme est réel car les sels de plomb sont toxiques et l’organisme ne les élimine pas.
A quoi sert-il ?
Le plomb sert à fabriquer des tuyaux et des rondelles car c’est l’époque où les communes se lancent dans l’adduction de l’eau potable. L’argent, lui, est conditionné en lingots de 25 kg pour être vendu pour l’affinage.
Comment ça fonctionne à cette époque ?
Il faut laver et trier le minerai qui sort de la mine. On le transporte sur des wagonnets vers la laverie. Il faut ensuite le broyer et le cribler, puis le laver avant d’utiliser la fonderie pour en extraire le minerai.
Le mineur descendait dans les puits pour extraire le minerai avec une perforeuse et un marteau piqueur. Il s’éclairait avec une lampe à carbure.
Il travaillait en 3/8, dans l’humidité permanente car il y avait des sources partout. Les pompes fonctionnaient tout le temps.
Les congés n’existant pas avant 1936, il n’y avait qu’un jour de repos par semaine : le dimanche, jour de fermeture de la mine. Après chaque accident, la direction de la mine accusait les mineurs de négligence, c’était toujours de la faute des ouvriers.
Mines de plomb argentifère:
En 1762, le naturaliste Valmont de Bomars découvre à La Ville-Alhen, une mine de plomb argentifère. L’exploitation a connu une interruption de l'exploitation, à la fin du XVIIIème siècle. Le 16 novembre 1790, la fonderie de la Ville Fumée fut vendue.
Les mines reprennent leur activité vers 1920-1930.
Elles ont laissé quelques noms dans le patrimoine local, comme le Moulin du Val ou la Ville Fumée.
C'est sur le site du Moulin du Val qu'ont lieu en 1764 les premiers travaux d'extraction du plomb argentifère, avant ceux de La Ville-Alhen et de Trémuson. Plusieurs moulins sont en effet nécessaires pour actionner les machines de la fonderie, situées près de La Ville-Fumée.
Beaucoup de moulins présents sur la commune ont disparu. Ils serviront plus tard à moudre du grain.
La Ville Fumée : C’était la ville enfumée à cause de la fonderie qui existait à cet endroit. Il fallait fondre le minerai en faisant des grands feux de bois. Cela créait beaucoup de fumée !
A la Ville Fumée, en 1767, construction des bâtiments d’exploitation de la mine de plomb argentifère, découverte en 1766 par le naturaliste Valmont de Bomars.
Cette mine avait 15 filons dont les principaux allaient jusqu’à Plouvara, Plerneuf, Trémuson et Plérin.
La concession fut abandonnée en 1780 et les bâtiments érigés à cette époque ont disparu.
En ce temps-là, un canal reliait la Ville Fumée et le moulin du Val en longeant le Leff. Il était assez large pour transporter les matériaux des deux puits du moulin du Val à la fonderie de la Ville Fumée.
Il existera aussi un chemin permettant aux chevaux de tracter le minerai entre la Ville Fumée et la Ville Alhen.
La Ville Alhen et sa Mine de plomb argentifère
Elle s'étendait sur une grande superficie et était composée de plusieurs éléments. Cette mine était constituée d’un atelier de fabrication, d’un transformateur, d’un canal et d’un barrage. Elle a fonctionné au départ entre 1766 et 1790, elle reprendra son activité de 1922 à 1931.
Les matériaux utilisés pour la construction étaient en briques, en béton et en parpaing de béton.
La couverture utilisait des ardoises et des tôles ondulées.
Les ateliers proprement dits étaient situés près du puits Bouthillier. Ils formaient un long bâtiment rectangulaire en rez-de-chaussée, bâti en briques et couvert par un toit en tôle de bitume. Il était rythmé à intervalles réguliers par une succession de portes et de fenêtres à encadrement en bois.
En face du bâtiment, au nord, se trouvait un transformateur en ciment.
Dans le village, des maisons qui avaient vraisemblablement été construites pour loger des ouvriers étaient des maisons de plan rectangulaire, en rez-de-chaussée, en pierre, recouvertes partiellement d'un enduit de ciment et couvertes par un toit en tôle ondulée. Le village a compté 33 maisonnettes, un centre d’exploitation, un atelier, des magasins, un stockage de minerai, une laverie, un cinéma et une cantine.
Plus au nord, toujours sur le bord de la route, à proximité du puits Cornouan, on trouve les ruines de deux petits bâtiments rectangulaires en briques, en rez-de-chaussée, couverts par un toit à longs pans en tôle ondulée.
Au Nord-Est, le long de la route, sur le ruisseau de l'étang pavé, subsiste un lavoir en ciment, dont les structures complexes laissent penser qu'elles ont dû appartenir à une retenue d'eau utilisée lors de l'exploitation de la mine.
Le nom des puits du Bouthillier et de Cornouan viennent du nom d’anciens actionnaires de l’époque de 1780.
Enfin, au sud, au lieu-dit Le Paradis, la société des Mines de Trémuson avait établi vers 1928 une petite cité ouvrière, composée de 33 maisonnettes, dont il ne reste actuellement que les fondations en ciment isolées au milieu de champs.
Cette mine était dans le périmètre de la concession de la mine de plomb argentifère de Trémuson et exploitée par la même société à la fin du 19e siècle puis réactivée à partir des années 1928. Ce secteur possédait 4 puits de recherche. Elle est actuellement désaffectée.
Les périmètres des puits sont sécurisés et protégés, il est donc déconseillé de chercher à les retrouver.
Les ouvriers étaient surtout des étrangers qui venaient principalement de Pologne.
A cette époque, la fonderie se trouvait à Trémuson, au lieu-dit « Les mines ». C’était en camion que le minerai quittait la Ville Alhen, ce qui était rare à l’époque.
Une galerie reliait les puits et servait à les aérer et à en extraire l’eau.
En 1930, 80 personnes étaient employées sur ce site d’exploitation.
Quelques désagréments ont été signalés : Les puits creusés dans les fermes pour avoir de l’eau ont souvent été taris à cause des trous de mines. En 1929, la laverie rejetait ses eaux de lavage contenant du plomb dans les ruisseaux de l’étang pavé et donc de l’Ic. La direction organise alors, après plusieurs plaintes, un circuit fermé de recyclage pour assainir les eaux de rejet.
Après la fermeture des puits, la fonderie de Trémuson fonctionnera encore jusqu’en 1936 avec du minerai d’importation.
Un livre écrit par Alexandre Corbel sur les mines est consultable à la médiathèque.